
Solidarité, entraide et amitié : être étudiant assistant à l’Université de Limoges
Les étudiants-assistants à l’Université de Limoges aident leurs camarades de promotion à pallier les difficultés qu’ils pourraient rencontrer au quotidien, qu’elles soient d’ordre pédagogique ou physique. Ainsi, en fonction des besoins, ils peuvent prendre les notes de cours et les leur transmettre, ou encore leur apporter une aide à la manipulation en TD et aux déplacements sur les campus, entre les salles de cours ou aussi pour aller Restaurant Universitaire.
Nous avons contacté Assia, Marylène et Laura, toutes les trois étudiantes-assistantes, pour en savoir plus sur ce dispositif. Nous leur avons demandé de nous présenter leur quotidien et de nous dire pourquoi elles ont décidé de s’engager auprès de leurs camarades de promotion.
Tanguy, étudiant bénéficiaire, porteur d’une dyspraxie et binôme d’Assia, nous raconte comment ce dispositif l’aide à suivre les études dans de bonnes conditions et comment il a noué une relation amicale avec Assia.
Découvrez leur témoignages ci-dessous.
Assia, 20 ans, 3ème année de licence LEA Anglais-Espagnol à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines :
« Je suis assistante de cours depuis maintenant plus d’un an. Lorsque j’étais en L2, j’étais à la recherche d’un job étudiant. J’ai entendu parler de ce poste lors des réunions de pré-rentrée et j’ai tout de suite candidaté car ce travail allait me permettre de gagner de l’argent tout en me permettant de me rendre réellement utile et de venir en aide à quelqu’un qui en avait besoin. Venir en aide aux gens est quelque chose qui est naturel et important pour moi. Ma candidature et mon engagement était donc évident.
Puis, cet assistanat se déroule très bien. Je me suis liée d’amitié avec l’étudiant que je prends en charge. Une relation de confiance s’est directement installée et c’est pour cela que nous communiquons pratiquement tous les jours. Au-delà de l’envoi des cours, il y a également une dimension relationnelle indispensable pour que l’étudiant soit dans de bonnes conditions pour étudier et suivre les cours. »
Tanguy, 23 ans, étudiant en 3ème année de Licence LEA Anglais-Espagnol à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines :
« Porteur d’un handicap (dyspraxie), l’aide de mon assistante de cours, Assia, est primordiale. Avant mon arrivée à l’université, j’avais peur car je craignais que les étudiants ne soient plus suivis par les professeurs et qu’ils soient livrés à eux même, mais quand on m’a proposé d’avoir un étudiant assistant, j’ai immédiatement accepté. Dès lors, Assia m’a immédiatement provoqué un sentiment de confiance : son aide pour les prises de notes en classe m’a grandement aidé à suivre l’année dans les meilleures conditions et à obtenir ma deuxième année. Au fur et à mesure, nous avons appris à faire connaissance et avons même développé une relation amicale. En plus d’être un soutien scolaire, Assia est également un soutien moral, car en cette période de virus, elle a su me motiver à ne pas abandonner l’année en cours de route. »
Marylène, étudiante en 2ème année de Master informatique (CRYPTIS) à la Faculté des Sciences et Techniques :
« Tous les étudiants devraient pouvoir étudier dans de bonnes conditions et être accompagnés s’ils le souhaitent. Il a donc été naturel pour moi de proposer mon aide à un étudiant en situation de handicap, afin de pouvoir le soutenir dans son quotidien et de faire mon possible pour assurer sa réussite.
Pendant les cours, il faut toujours avoir en tête que l’on ne prend pas des notes que pour soi, mais aussi pour quelqu’un d’autre. Les notes se doivent d’être claires et l’ajout de remarques pertinentes peuvent aider à mieux comprendre les points abordés.
Pour que l’étudiant puisse organiser son travail et ses révisions comme il le souhaite, j’essaie toujours de lui restituer les notes prises au plus vite (idéalement, le lendemain du cours). Si une notion n’est pas claire, il est tout à fait possible d’en discuter ensemble pour que le cours et les exercices soient bien assimilés. »
Laura, 20 ans, 2ème année de sociologie à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines :
« Je suis assistante depuis deux ans maintenant. Cela s’est fait un peu par hasard : quand on m’a dit que quelqu’un avait besoin d’aide, je me suis tout de suite proposée, sans même savoir qu’il s’agissait d’un job étudiant rémunéré. J’ai trouvé la première expérience très enrichissante, et j’ai donc décidé de m’engager de nouveau cette année.
Être assistante m’a responsabilisée. Au-delà d’aider la personne dont on s’occupe, on s’aide soi-même : on doit être assidu en cours, être très attentif pour bien prendre les notes, puis on les retravaille rapidement pour pouvoir les transmettre dans la semaine. Il faut également bien être au courant de ce que disent les professeurs sur les examens, les devoirs à rendre, les cours qui sont déplacés… Toutes ces informations que l’on doit transmettre ensuite à l’étudiant dont on est assistant.
Et puis dans le cas où la fac est ouverte, être assistante, c’est aussi discuter, apprendre de nouvelles choses sur le handicap, créer de nouveaux liens, rassurer la personne dont on s’occupe, l’aider au quotidien et répondre à ses questions.
Je n’y vois que des points positifs : j’ai appris à être organisée au quotidien, à être responsable, à bien étudier, à être bienveillante.
Certains élèves m’ont dit qu’ils étaient réticents parce qu’ils ne voulaient pas mal faire les choses, ou dire des choses vexantes sans s’en rendre compte. Même si c’est normal d’avoir peur, cela ne doit pas nous empêcher d’aller vers les autres. Les personnes qui ont un handicap ne se définissent pas que par ça. Personnellement, j’ai beaucoup appris sur la culture sénégalaise par exemple.
Je suis quelqu’un qui a besoin de se sentir utile, de savoir que je contribue à ma petite échelle à améliorer les choses. Je conseille vraiment à tous de faire cette expérience, parce que on reçoit autant, voire plus, que ce qu’on donne. Et puis c’est toujours agréable de savoir qu’on fait quelque chose de bien. »
La Fondation partenariale remercie chaleureusement les étudiants, Aissa, Tanguy, Marylène et Laura, pour leur témoignages et pour leur engagement au quotidien. Vous portez les valeurs de la solidarité et de l’entraide qui sont essentielles, notamment dans ce contexte particulière de la crise sanitaire.
Nous remercions également le Service d’Accueil et d’Accompagnement des Étudiants en situation de Handicap de l’Université de Limoges pour mettre en place ce dispositif qui permet à tous les étudiants de suivre leurs études dans les meilleures conditions.
Nos remerciements vont également et tout particulièrement au Crédit Agricole Centre Ouest et sa cellule « Handicap & Emploi », dont le responsable est Bruno Gardic, qui a souhaité soutenir l’Université et le dispositif des étudiants assistants en faisant un don de 6000 euros à la Fondation partenariale. Merci à vous tous !
Article publié en janvier 2021