François Gay-Bellile : « J’ai de très bons souvenirs de ce temps passé à l’Université de Limoges »
François Gay-Bellile, président de Coca-Cola France, et ancien étudiant de l’Université de Limoges nous parle de l’Université de Limoges, nous raconte son parcours professionnel et dévoile les qualités recherchées dans les talents de demain.
Pourquoi avez-vous choisi l’Université de Limoges pour vos études ? Quelle formation avez-vous suivi et quelles compétences avez-vous pu développer au cours de cette formation ?
J’ai choisi l’Université de Limoges parce je suis originaire de Limoges, mais aussi parce que je souhaitais concilier mes études supérieures et la pratique du basket de haut niveau. La plupart de mes partenaires étaient en sport études au lycée Renoir. L’Université de Limoges m’a offert la possibilité de suivre mes cours tout en ayant le même rythme d’entrainement que le reste de l’équipe.
J’ai été étudiant de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques, en Mathématiques Appliquées aux Sciences Economiques et Sociales. Nous étions la première promotion de cette formation et nous partagions les cours entre la Faculté des Sciences et la Faculté de Droit et des Sciences Economiques, à l’époque située sur le campus Vanteaux. Nous étions peu nombreux, une douzaine d’étudiants.
Cette formation qui consistait à étudier les mathématiques et les sciences économiques, était assez nouvelle à l’époque, et m’a permis de garder mes options ouvertes.
Quels souvenirs gardez-vous de votre temps à l’Université de Limoges ?
Les relations avec les enseignants étaient exceptionnelles puisqu’on était un petit groupe qui bénéficiait d’un soutien permanent. Il y avait une vraie volonté de l’université pour que cette promotion réussisse. Ce n’était pas toujours facile, surtout parce que le niveau en maths était assez élevé. Cependant, cette base solide de connaissances m’a permis d’être à l’aise avec les chiffres depuis, ce qui est critique dans les rôles que j’occupe depuis plusieurs années.
L’ambiance dans la promotion était particulièrement bonne et c’était de très belles années, même si je faisais beaucoup de sport et de déplacements et ne pouvais donc pas toujours profiter autant que je le souhaitais de la vie sociale universitaire.
J’ai de très bons souvenirs de ce temps passé à l’Université et j’imagine qu’aujourd’hui c’est encore mieux. Je découvre des bâtiments extraordinaires. Nous n’avons pas eu la chance d’être dans des bâtiments aussi modernes et si bien situés, en plein centre-ville !
Quels sont les atouts de la Ville de Limoges pour étudier ?
Limoges est reconnue depuis plusieurs années comme une des villes de France les plus agréables à vivre et où il fait bon travailler. La qualité de vie, le fait d’avoir beaucoup de temps est un avantage pour étudier et en même temps pour pouvoir s’amuser, faire du sport. Limoges offre la possibilité d’avoir un bon équilibre de vie. Elle a beaucoup d’avantages par rapport à d’autres villes, notamment la facilité de déplacements, et le fait de pouvoir profiter du grand air. Ayant vécu quelques années à Shanghai, je sais à quel point la pollution peut être un problème au quotidien.
Quel est votre parcours après les deux ans à l’Université de Limoges ?
Après les deux ans à l’Université de Limoges, je suis parti un an en Angleterre pour voir ce que je voulais faire de ma vie tout en améliorant ma connaissance de l’anglais. J’ai commencé par des stages et ai ensuite été embauché comme barman dans un restaurant mexicain. Ensuite je suis rentré à Paris-Dauphine où j’ai fait une licence en mathématiques et sciences sociales, avant d’intégrer l’école supérieure de commerce de Reims, NEOMA aujourd’hui.
En 1991, je suis parti travailler pour Pernod-Ricard en Allemagne en VSNE, avant de revenir en France de 1993 à 1996. C’est en 1996 que j’ai rejoint Coca-Cola en tant que chef de projet sponsoring. J’ai répondu à une annonce « Si vous êtes passionné de sport et de marketing, rejoignez-nous pour la Coupe du monde de 1998, pour le Tour de France etc. ». Je me suis reconnu dans cette annonce et Coca-Cola était déjà une marque qui me fascinait. J’ai donc naturellement envoyé ma candidature et c’est ainsi que j’ai commencé ma carrière chez Coca-Cola. A partir de l’année 2000, j’ai été en charge des partenariats liés au Football aux Etats-Unis et notamment de la Coupe du Monde de 2002. Par la suite, je m’occupais de tous les sports, de ce qu’on appelait « sport and entertainment », musique, cinéma etc. Au bout de 7 ans, je suis parti au Japon pour m’occuper du marketing opérationnel, avant d’aller, 4 ans plus tard, en Chine où j’ai pris en charge des clients pour l’Asie-Pacifique. A Zurich, en Suisse, j’ai pris la direction d’une joint-venture entre Nestlé et Coca-Cola, qui développait une marque de thé glacé, Nestea. J’y suis resté 4 ans. Depuis quelques mois, je suis Président de Coca-Cola France. A ce titre, je suis en charge de la stratégie de développement de The Coca-Cola Company en France.
Quels conseils vous donneriez-vous à un étudiant aujourd’hui pour accéder à un poste comme le vôtre aujourd’hui ?
Selon moi, la clé pour un jeune étudiant est la curiosité. Je pense qu’il faut avoir des expériences différentes parce que chaque expérience apporte quelque chose de nouveau. Aujourd’hui, les métiers évoluent tellement vite que la curiosité est absolument nécessaire pour appréhender ce monde qui change si vite. J’ai eu la chance de pouvoir changer de métier, de pays, de cultures au cours des 20 dernières années. J’ai retiré de mes expériences quelque chose de nouveau qui m’a toujours servi pour les étapes suivantes. La chose que je recherche le plus quand je recrute quelqu’un aujourd’hui, ce ne sont pas forcément des compétences techniques, mais cette curiosité, cette soif d’apprendre, la capacité à travailler en équipe et bien entendu, la capacité de maitrise des nouvelles technologies omniprésentes dans notre quotidien.
La prochaine conférence-débat organisée par la Fondation partenariale et l’Université de Limoges portera sur l’économie circulaire et le développement durable. Coca-Cola s’est récemment engagé internationalement à réduire les déchets d’ici 2030. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Effectivement, nous nous sommes engagés au niveau international à arriver à un monde sans déchets, de récupérer et recycler 100% de nos emballages d’ici 2030. Il y a des pays où c’est plus compliqué que dans d’autres. Pour l’Europe de l’Ouest, nous avons pour ambition d’atteindre cet objectif dès 2025. Aujourd’hui, les emballages sont plus ou moins recyclés : le verre est plus recyclé que le métal ou l’aluminium et aussi plus que le plastique. Nous travaillons avec les collectivités locales, avec le gouvernement, nos partenaires fournisseurs, nos concurrents, nos distributeurs et des spécialistes de l’emballage pour trouver des solutions afin d’augmenter ce taux de recyclage. Nous souhaitons étudier avec eux l’ensemble des solutions permettant d’atteindre cet objectif ambitieux.
Nous souhaitons utiliser la force de nos marques pour sensibiliser nos consommateurs aux gestes de tri. Il faut que les consommateurs ne voient plus le recyclage comme une tâche ménagère, à faible valeur ajoutée, mais comme un geste responsable, indispensable et nécessaire.
Une fois les bouteilles récupérées, nous savons les transformer en plastique recyclé. Aujourd’hui, près d’un tiers du plastique utilisé dans nos bouteilles est du plastique recyclé. Nous nous sommes engagés à passer à 50% de plastique recyclé pour nos emballages d’ici 2025 et espérons passer à 100% quand ce sera techniquement possible, ce qui est plus difficile dans l’industrie alimentaire.
[…] Je pense qu’une région comme l’ex-Limousin a la crédibilité et les compétences pour impulser des projets dans le domaine de l’environnement. Faire par exemple, des projets pilotes sur les déchets, comment récupérer, recycler et réutiliser les déchets pour en refaire quelque chose d’utilisable, quelque chose qui devient indispensable. Il y aura une forte demande et il y a des choses à mettre en place sur ce sujet.
Consultez aussi les vidéos réalisées le 6 février dernier en suivant ce lien.
François Gay-Bellile, Président de Coca-Cola France, et Nicolas Deschaux, Président de la Fédération Française de Sport Automobile, anciens étudiants de l’Université, nous ont fait l’honneur de participer à une conférence inédite sur « Le sport et les marques : quels enjeux ? quel avenir ?» mardi 6 février dernier. Tous les deux passionnés de sport, ils ont échangé autour des valeurs du sport et des stratégies des marques qui cherchent de plus en plus à s’associer, d’une manière ou d’une autre, au monde du sport.
(Vidéos réalisées par Avn87)